Alors que la présidente de région, Carole Delga, affiche un discours idéologique et instrumentalise régulièrement la culture à son profit, l’analyse du Compte administratif 2024 révèle une réalité bien plus préoccupante : la baisse marquée des crédits d’investissement et l’absence de stratégie lisible démentent l’image d’une région moteur en matière culturelle.
En effet, en 2024, les crédits d’investissement dans la culture s’effondrent à 14,79 millions d’euros, contre 17,88 millions en 2023, soit une chute de 17,26 %. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement de désengagement amorcé dès 2023 (-28,5 %). En seulement deux ans, la Région a amputé de plus de 10 millions d’euros ses capacités d’investissement dans le secteur, notamment dans la restauration et la valorisation du patrimoine, pourtant une compétence propre et structurante.
Si les crédits de fonctionnement progressent légèrement (+3,86 %), cette hausse reste insuffisante face à l’inflation galopante, à l’augmentation des coûts dans les filières culturelles, et à l’absence totale de transparence sur les critères d’attribution. Le saupoudrage continue, sans clarification des priorités, des périmètres d’intervention ni des résultats attendus.
À entendre la majorité régionale écolo-socialiste, la politique culturelle serait « foisonnante » : 150 festivals accompagnés, 161 projets patrimoniaux soutenus, 300 diffusions locales… Mais dans les documents budgétaires, aucune ventilation précise n’apparaît. Les rubriques clés comme le spectacle vivant, le cinéma, le soutien aux musées ou aux bibliothèques restent désespérément floues, empêchant toute évaluation sérieuse.
Année après année, la Région accumule les dispositifs culturels sans en mesurer l’impact. Les opérateurs dits « structurants » sont nombreux, mais sans que l’on sache qui ils sont, où ils interviennent, ni selon quels critères ils sont sélectionnés. Ce manque de pilotage stratégique entretient une politique clientéliste qui favorise les réseaux proches du pouvoir régional, au détriment de l’équité territoriale.
La fusion annoncée des agences régionales Occitanie Livre & Lecture, Occitanie en Scène, et d’Occitanie Films est censée renforcer la cohérence des politiques culturelles. Mais en Occitanie, les « fusions » riment souvent avec opacité accrue, frais de fonctionnement supplémentaires et recentralisation des décisions. Il est impératif de surveiller les effets budgétaires et opérationnels de cette restructuration en 2025.
Depuis 2022, l’investissement culturel en Occitanie a chuté de 40 %. C’est un recul massif, lourd de conséquences. Dans le même temps, le budget de fonctionnement reste flou, mal orienté, sans cap stratégique. Ce que la majorité régionale présente comme une ambition culturelle n’est, dans les faits, qu’une politique d’image : des annonces, mais aucune évaluation, aucune transparence. Le désengagement sur le patrimoine – seule compétence culturelle propre de la Région – est particulièrement préoccupant.
La culture ne peut se résumer à une série d’effets d’annonce. Il est urgent que la Région Occitanie engage une véritable stratégie culturelle, lisible, équitable, et tournée vers tous les territoires.
Le secteur culturel, ses acteurs et les citoyens attendent plus qu’une politique d’affichage : ils demandent des engagements clairs, des moyens à la hauteur, et une stratégie responsable.
Communiqué de Presse de Xavier Baudry Conseiller Régional RN Occitanie des Pyrénées-Orientales Maire-Adjoint Rassemblement National de la ville de Perpignan